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Nutrition

TOUT SAVOIR SUR MON GRANULE
«  Que ta Nourriture soit ta Médecine et ta Médecine ta Nourriture »
(Hippocrate)
« 75% des consultations vétérinaires du chinchilla ont pour origine des troubles alimentaires… »
« L’espérance de vie d’un chinchilla peut dépasser les 20 ans, mais la moyenne est de 13 ans… »

Eclairée par ces trois réflexions,  je tenais à mettre ou remettre certaines choses à plat …..

1)      Le chinchilla a un système digestif  qui lui est propre,  donc un régime alimentaire spécial qui doit lui être adapté.  De ce fait, les granulés lapins ou autres rongeurs NE LUI CONVIENNENT PAS.
2)      Les aliments frais sont à bannir de son alimentation, car ils entraînent de graves troubles intestinaux.
3)      Un aliment adapté doit se présenter sous forme de pellets.  Les mélanges induisent un comportement de tri, de plus ils contiennent trop de friandises et de graisses.
4)      Ce n’est pas parce que votre chinchilla aime ce que vous lui proposez à manger que c’est forcément bon pour lui !
5)      Evitez les granulés à la composition trop vague

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Savoir déchiffrer  la composition de votre granulé

L’emballage de tout produit est soumis à une réglementation stricte :

La liste des ingrédients :
Ce sont les différents ingrédients qui entrent dans la composition du granulé
Ils doivent apparaître dans un ordre décroissant de quantité.
Ainsi, l’ingrédient principal est celui qui figure en tête de liste sur l’étiquette.

L’analyse brute :
Sous la liste précédente vient ensuite l’analyse brute de la formule obtenue :
Pourcentages de cellulose, de protéines, de glucides de lipides, de cendres brutes et des différents vitamines et minéraux.

Pour avoir une bonne appréciation de votre granulé, il faut prendre en compte la liste des ingrédients ET l’analyse brute.
Bien souvent sur différents site et forums internet, je vois que l’on ne compare que l’analyse brute, ce qui est très dommageable !
En effet, deux formules peuvent avoir la même analyse brute, mais avec des apports nutritionnels bien différents…
Voyons ça un peu plus en détail ……

Les fibres :
Les fibres sont des mélanges de glucides issus de la paroi cellulaire des végétaux.
Il faut bien différencier 2 catégories de fibres, solubles dans l’eau  (ex :céréales) et insolubles dans l’eau (ex :foin).

La « cellulose » se trouve dans la catégorie des fibres « insolubles », elle n’a pas grande valeur «  nutritionnelle » apparente mais, contrairement à l’homme, la cellulose est indispensable à nos petits rongeurs qui ont la faculté de la digérer grâce à des enzymes produits par leur flore bactérienne intestinale.
Le foin (source principale de cellulose) est indispensable à l’équilibre physiologique de nos petits rongeurs.


       Fibres solubles : les pectines et mucilages.
Au contact de l’eau,  elles se gonflent et forme un « gel » qui contribue à réduire le cholestérol et la glycémie, et améliore l’absorption des sels minéraux et des vitamines.
 Elles régulent aussi le cholestérol, la glycémie et protègent des maladies cardio-vasculaires et hépatiques.
En carence : augmentation du mauvais cholestérol, problèmes cardio-vasculaires
En excès : constipation.
On les trouvent dans les fruits, les légumes, les céréales, les algues…
Sources pour le chinchilla :  les différentes céréales telles que la luzerne, l’avoine, l’orge, le son de blé, le son de maïs, les graines de lin, le seigle, le psyllium…


         Fibres insolubles : la cellulose, les hémicelluloses, la lignine (squelette des plantes)
Elles ont un rôle de « lest », c’est-dire qu’elles permettent de « remplir » le bol alimentaire, de former la consistance des excréments et de stimuler le transit intestinal.
 Elles vont permettre un bon transit intestinal, et éviter la constipation.
En carence : constipation
En excès : diarrhée, déshydratation,  carence en calcium, fer et zinc (mauvaise absorption)
On les trouvent dans le foin,les feuilles, les racines, mais aussi dans le son de blé, les céréales entières et les graines de lin.
Sources pour le chinchilla : son de blé, le foin, le bois qu’il ronge, céréales…

A titre indicatif, le chinchilla a besoin de 30% de fibres dans son régime alimentaire, ils sont apportés en grande partie par le foin que vous lui proposez en plus de ses granulés.

Vous trouverez dans l’analyse du produit le pourcentage de « cellulose brute »,qui ne constitue donc qu’une partie des fibres contenues dans la formule de votre granulé, et qui correspond à une partie de l’apport en fibres insolubles (en majorité, il s’agit de foin).

La cellulose brute dans un granulé indique donc une quantité de foin, … ou de sous-produits végétaux insolubles…(voir paragraphe « sous-produits »).
Méfiez-vous d’un taux élevé de cellulose dans votre granulé, c’est pratique courante afin de baisser le coût de fabrication du granulé en ajoutant du foin (et de sous-produits végétaux non solubles), chose que vous pouvez faire vous-même en remplissant le râtelier à foin…
Il est en effet indispensable de fournir du foin à votre chinchilla, ce sont des fibres longues que l’on ne peut pas incorporer sous forme brute au granulés (voir paragraphe suivant).
Il permet également une bonne usure des molaires et contribue à la prévention de la malocclusion dentaire.

Le rôle d’un granulé est d’apporter les autres nutriments nécessaires au chinchilla (protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux). 
Les fibres solubles, vous les trouverez en regardant la liste des ingrédients de votre granulé.
Il serait donc plus intéressant de détailler le pourcentage de fibres, solubles et insolubles, afin de comparer plus correctement deux produits.

Par vous-même, comparez la composition du produit en regardant les différentes céréales qui entrent dans sa composition. Plus le nombre de céréales adéquates est varié, plus riche sera la composition du granulé.


Les « fibres longues »
Comme vu précédemment, les fibres sont indispensables au régime alimentaire du chinchilla, c’est même l’ingrédient principal de son régime alimentaire.
Les fibres dites « longues » se trouvent dans le foin.

Le chinchilla mange environ 100g de foin par jouren plus de ses 30g de granulés, ce qui permet d’atteindre les 30% de fibres dont il a besoin.

Les « fibres longues » incluses dans les granulés sont forcément « écourtées »  et « broyées », cela s’entend, et ne remplissent plus leur rôle d’usure dentaire…
C’est LE FOIN qui est la meilleure source de fibres longues pour votre chinchilla.
(On choisira de préférence le foin de montagne pour ses qualités nutritives)

Le chinchilla a besoin de bois à ronger pour user ses incisives et de foin à grosses tiges pour user ses molaires, les granulés ne contribuent que très peu à l’usure des dents… Quant à la malocclusion, c’est un autre sujet, mais retenons qu’elle est dans la majorité des cas d’origine génétique
.
En conclusion ce n’est parce que votre granulé contient moins de 30% de cellulose qu’il est mauvais, au contraire !!!

Vous comprenez maintenant qu’un granulé n’est pas « meilleur » s’il contient plus de cellulose qu’un autre. Le rôle d’un bon granulé est ailleurs…

Les protéines
« Ca contient plus de protéines, c’est meilleur ! »
« c’est riche en protéines, donc il y a plus de viande dedans »
Voilà deux  affirmations erronées…
A titre indicatif, le chinchilla a besoin de 18 % de protéines dans son alimentation, et heureusement pour notre petit rongeur, on ne trouve pas les protéines que dans la viande….

Les céréales sont aussi d’excellentes sources de protéines, et plus elles sont variées, mieux cela sera pour vos petites boules de poils. Choisissez plutôt un granulé offrant plusieurs sortes de céréales.

Si votre granulé contient moins de 18% de protéines (formulation « lapin »), pas de panique, le foin en contient aussi ! (le plus riche en protéines : foin de luzerne, foin de crau..).
S’il contient 18% de protéines, choisissez un foin qui ne soit pas trop riche en protéines (cela fatiguerait inutilement ses reins).
Plus de 18% de protéines : c’est trop riche pour le chinchilla.

Sur notre continent, la céréale la plus riche en protéines est la luzerne.

Le rôle des protéines est de construire, entretenir et véhiculer les différentes cellules de l’organisme, donc les organes, le sang, les hormones, la vue…. De plus elles participent au bon fonctionnement du système immunitaire.

Mais un excès de protéines n’est pas bon pour le chinchilla, il favorise la prise de poids, altère la flore intestinale, et le surplus devra de toute façon être éliminé, travail supplémentaire pour les reins, pouvant entraîner la formation de calculs urinaires.

Les glucides
Comme les protéines sont souvent associées à la viande, les glucides sont tout aussi associés au sucre, ce qui est également faux.
On trouve des glucides dans différentes céréales, ce sont par ailleurs des sucres lents, préférables aux sucres rapides se trouvant dans certains type d’aliments se présentant sous forme de mélange (fruits, friandises…).
Le chinchilla n’a besoin que très peu de glucides dans son alimentation.
Il faut par ailleurs prendre en compte les petites « gâteries » que vous pouvez lui offrir, qui contiennent souvent des glucides en quantités excessives …
Un excès de glucides favorise l’obésité et altère certaines fonctions de l’organisme, à long terme, cet excès peut provoquer des maladies cardio-vasculaires, du diabète…
Le rôle essentiel des glucides est de fournir de l’énergie, mais leur degré de cuisson influence le transit intestinal, un ingrédient mal cuit pouvant déclencher une diarrhée.

Les lipides
Les rongeurs ont une nette préférence pour les aliments riches en lipides (gras), ils agissent sur leurs percepteurs sensoriels de par leur odeur et leur texture, et les fabriquants l’ont bien compris…
Partez du principe que ce n’est pas parce que le chinchilla aime ce qu’il mange que c’est forcément bon pour lui…
Les lipides sont une très bonne source d’énergie pour votre rongeur, mais elles doivent se trouver en quantité raisonnable et de bonne origine.
Les acides oméga 3 sont intéressants pour leur rôle anti-inflammatoire et améliorent  l’oxygénation cérébrale surtout chez les sujets âgés. Les acides gras oméga 6 agissent sur la santé de la peau, du poil, et le système reproductif du chinchilla.
Le lin, le colza et le soja sont riches en acides gras oméga 3 et 6.
Le chinchilla domestique ayant très peu d’activité physique, l’apport en lipides doit être limité, car son  excès conduit vite à l’obésité et à tous ses désagréments…

Les « sous-produits »
On entend par « sous-produits » ce qu’il reste des animaux (sous-produits d’origine animale) et des végétaux (sous-produits d’origine végétale) lorsqu’on a retiré les « morceaux nobles » destinés à la consommation humaine.

Les sous-produits sont divisés en deux catégories, ceux « consommables » et ceux « non consommables » :

Les  sous-produits « consommables »
sont constitués des restes des animaux et végétaux qui restent « consommables » (tendons, os, pattes pour les sous-produits animaux ; racines, feuilles, écorce, coques d’arachide… pour les sous-produits végétaux).
Les sous-produits se retrouvent souvent dans l’alimentation animale dite « bas de gamme ».
Par ailleurs, les sous-produits végétaux, qui sont souvent  l’« enveloppe »  des végétaux retiennent davantage les pesticides, herbicides et fongicides, qui sont néfastes à votre animal.
Ces sous-produits n’ont quasiment aucune valeur nutritive pour votre chinchilla, et seront donc éliminés, encore un travail supplémentaire pour ses reins…

Leur utilisation dans la composition du granulé permet au fabricant de baisser le coût de fabrication du produit, sans qu’il soit immédiatement dangereux pour votre animal. Mais leur utilisation à long terme réduit leur espérance de vie et ne couvre pas tous les besoins nutrionnels de votre chinchilla.

L’indication « sous-produits » permet également au fabricant de changer à sa guise la composition du produit, comme l’origine du sous-produit n’est pas indiquée…  ce qui entraîne une réadaptation continuelle de la flore intestinale de votre chinchilla à la nouvelle composition de son granulé…

Les sous-produits ont par ailleurs l’avantage d’augmenter la quantité de fibres « insolubles » donc augmenter le taux de cellulose, ce que tout le monde pense être bénéfique dans un granulé pour chinchilla… (confère paragraphe : les « fibres longues »)

Les sous–produits « non consommables »
Ils proviennent d’animaux ou de végétaux malades ou ayant subi des traitements médicamenteux, dont la consommation est dangereuse, ils doivent être incinérés.

En conclusion, un aliment qui présente dans sa composition en premier ingrédient un « sous-produit » doit être considéré de piètre qualité, surtout chez le chinchilla qui a un système digestif complexe et sensible…

« Céréales, légumes, fruits… »
 Ces termes entrent souvent dans la composition de certains granulés. Là aussi, je voulais mettre les choses au clair :

1) le chinchilla a besoin d’une stabilité constante au niveau de la formulation, pour respecter sa flore intestinale fragile.
2) les légumes ne font pas partie du régime alimentaire d’un chinchilla, ce n’est pas un lapin !!!
3) les fruits sont une friandise (et encore pas tous les fruits), ils n’ont rien à faire dans la formulation d’un granulé, c’est vous qui les lui offrez en supplément, à raison d’un friandise par jour !


« céréales » = je mets « des » céréales dans mon granulé. (comprendre : en fonction des arrivages et des prix négociés) Donc, je ne sais pas quelles céréales sont dans mon granulé (certaines sont indigestes, comme le pois) et ce ne sont jamais les mêmes d’un paquet à un autre….pas génial pour la flore intestinale du chichi qui doit se réadapter à chaque nouveau paquet…

Bref, les céréales doivent être variées (plusieurs sortes), être en première intention dans la composition, et leur origine doit être précisée (ex : luzerne x%, blé x%, avoine x%, soja x%, maïs x%, colza x%…).
Cependant, souvent les fabricants n’indiquent pas ces taux (ce n’est pas obligtoire), afin de protéger la formulation de leur produit contre toute contrefaçon…

Leur proportions qui sont indiquées doivent alors être identiques d’un paquet à l’autre.

Les minéraux et les vitamines
Les minéraux :
On distingue deux types de minéraux, les macro-éléments et les oligo-éléments.

Les macro-éléments :
–        Le calcium : son apport quotidien est INDISPENSABLE au chichilla car son organisme n’a pas la faculté de le synthétiser (stocker), l’apport journalier recommandé est de 1,5 %. Le calcium contribue à la formation et à l’entretien du squelette. Il est tout autant indispensable à la femelle gestante ou en lactation. Mais l’excès est néfaste : malformation du squelette, calculs urinaires
–        Le phosphore : il achemine l’énergie
–        Le potassium : contribue à l’équilibre cellulaire
–        Le magnésium : permet l’influx nerveux

Les oligo-éléments :
–        Le fer : prévient l’anémie
–        Le zinc : préserve la santé de la peau
–        Le manganèse : permet la formation du cartilage et du pelage
–        Le cuivre : synthétise les pigments cutanés (coloration de la fourrure)
–        L’iode : fonctionnement de la glande tyroïde
–        Le sélénium : anti-oxydant cellulaire

Les vitamines :
Apportées naturellement par les différents ingrédients de l’alimentation, elles sont divisées en deux familles, les liposolubles (A, D, E, K) et les hydrosolubles (B et C).

Les vitamines sont naturellement fragiles, elles sont sensibles à la lumière, à la chaleur et à l’oxygène. Au-delà de 6 mois après leur utilisation, leur efficacité diminue.

Elles sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et à la prévention de maladies :

     Les liposolubles (dosées en mg)
En cas de consommation excessive, les vitamines liposolubles s’accumulent dans l’organisme et deviennent toxiques
Leurs rôles sont multiples, essentiellement :

Vitamine A : vision, renouvellement cutané
Vitamine D : Métabolisme du calcium et du phosphore, système nerveux et défenses immunitaires
Vitamine E : anti-oxydant cellulaire (combat les effet du vieillissement)
Vitamine K : permet la coagulation

     Les hydrosolubles ( dosées en micro-grammes)
B1 (thiamine) : système nerveux
B2 (riboflavine) : peau
B5 (acide pantothénique) : croissance, peau
B6 (pyridoxine) : source d’énergie cellulaire
Choline : digestion des lipides, neurotransmetteur
B9 (acide folique) : prévient les malformations fœtales, fabrication des globules rouges
B12 (cyanocolabamine): formation des cellules sanguines
PP ou B3 (acide nicotinique) : anti-pellagre (maladie provoquant rougeurs et diarrhées)
H ou B7 (biotine) : entretien de la peau, pelage, prévient l’alopécie (chute de poils)
C (acide ascorbique) : anti-oxydant


« Les cendres brutes »
J’ai entendu tout un tas d’interprétations farfelues sur le sujet !
Non, ne ce sont pas des restes d’animaux calcinés qu’on mélange à la nourriture !
Les cendres brutes représentent ce qu’il resterait de votre granulé une fois celui-ci totalement brulé, ce sont donc les minéraux, qui ne peuvent pas calciner ! (aussi appelé « résidu à sec »).


Autres mentions, ce qu’il faut comprendre…
Les industriels, utilisant notre enclin naturel à l’anthropomorphisme (attribuer à son animal un comportement et une physiologie humaine) veulent  attirer votre attention sur l’apport exclusif de tel ou tel ingrédient dans la composition de votre granulé, en utilisant des appellations ronflantes…

Attention, là aussi il y a des lois…. et voyez ce que vous devez traduire :

« au goût de luzerne, avec de la luzerne, arôme luzerne…» = moins de 4% de luzerne (90% des produits sont dans cette catégorie….)

«  à la luzerne » =  4 à 13% de luzerne

«  riche en luzerne» = 14  à 25 % de luzerne

«  luzerne » = supérieur à 26% de luzerne

«  tout luzerne » = 100% luzerne (attention néfaste !!)

« Sans OGM » : culture certifiée sans OGM, c’est-à-dire certifié moins de 1% d’OGM, car on n’est jamais à l’abri du vent, qui transporte les organismes d’un champ à un autre… à moins de cultiver en plein désert…

Et enfin, ce n’est pas parce qu’on l’a vu en publicité à la télé, parce que le paquet est joli, parce que c’est de la marque », et parce que c’est le plus cher, que votre granulé est forcément le meilleur…. ces pratiques marketing n’ont pour but que de vous inciter à l’acheter …

Vous avez lu l’article jusqu’au bout, félicitations,
maintenant, vous êtes à même de déchiffrer globalement ce que vous achetez et de faire le bon choix ! 🙂

Christelle
(également conseillère en nutrition animale 😉 )

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